boutonboutonboutonboutonboutonbouton

Complaintes des complaintes

Maintenant! pourquoi ces complaintes ?
Gerbes d'ailleurs d'un défunt moi
Où l'ivraie art mange la foi ?
Sot tabernacle où je m' éreinte
À cultiver des roses peintes ?
Pourtant ménage et sainte-table !
Ah ! Ces complaintes incurables,
                 Pourquoi ? Pourquoi ?

Puis, gens à qui les fugues vraies
Que crie, au fond, ma riche voix
-N'est-ce pas, qu'on les sent parfois ? -
Attoucheraient sous leurs ivraies
Les violettes d'une Foi,
Vous passerez, imperméables
A mes complaintes incurables ?
                 Pourquoi ? Pourquoi ?

Chut ! Tout est bien, rien ne s'étonne.
Fleuris, ô terre d'occasion,
Vers les mirages des sions !
Et nous, sous l'art qui nous tâtonne,
Sisyphes par persuasion,
Flûtant des christs les vaines fables,
Au cabestan de l'incurable
                POURQUOI ! -Pourquoi ?

Jules Laforgue

boutonboutonboutonboutonboutonbouton

bouton