Petites misères d’août
Oh! quelle nuit d’étoiles, quelles saturnales!
Oh! mais des galas inconnus
Dans les annales
Sidérales!
Bref, un Ciel absolument nulCinq sens seulement, cinq ressorts pour nos Essors..Ô Loi du Rythme sans appel!
Que le moindre Astre certifie
Par son humble chorégraphie Mais nul spectateur éternel.Ah! la Terre humanitaire
N'en est pas moins terre-à-terre!
Au contraire.La Terre, elle est ronde
Comme un pot-au-feu,
C'est un bien pauv' monde
Dans l'Infini bleu.
Ah! ce n'est pas un sort!
Quand donc nos cœurs s'en iront-ils en huit-ressorts
Oh! le jour, quelle turne!
J'en suis tout taciturne.
Oh! ces nuits sur les toits!
Je finirai bien par y prendre froid.La pauvre Terre, elle est si bonne!....Tiens, la Terre,- Hé! pas choisi
Va te faire
Trés-lan laire!
D'y naître, et hommes!
Mais nous y sommes,
Tenons-nous y!
Oh! désormais je m'y cramponne
De tous mes bonheurs d'autochtone.Tu te pâmes, moi je me vautre.
Consolons-nous les uns les autres.Jules Laforgue