La noce touche à sa fin. La tête me boutLa femme est une malade(Michelet)
Depuis huit jours. J'enrage, oh! quand je vois surtout
De mes nouveaux parents la cohue attendrie,
Je crois que j'en ferais, certe, une maladie!
- Mais enfin tout cela sera fini ce soir.
Profitons d'un instant où nul ne peut me voir
Pour aller un moment respirer dans la serre.
Ah! qu'on est... - Allons bon! voilà ma belle-mère!- Pour bréviaire? Soit. Allez, ma belle-mère.- Ah! mon gendre, je vous cherchais,
Car j'avais hâte de vous dire,
Mon Dieu.., le peu que désormais
Pour ma pauvre enfant je désire.
Croyez-moi, c'est un vrai trésor,
Mon cher gendre, que je vous donne,
Et je crois, le ciel me pardonne,
Que vous êtes un peu butor.
Si vous la rendiez malheureuse,
Oh! je vous grifferais les yeux.
Dorlotez-la de votre mieux,
Elle est si faible, si nerveuse.
Soyez constamment inquiet
De ce qui peut la satisfaire,
Prenez enfin pour bréviaire
La Femme du grand Michelet.
- Et depuis ce jour-là mon épouse est sous verreJules Laforgue
1ère publication:
La Guèpe (Toulouse) le 24 juillet 1879