1ère publication:Je sens que j'ai perdu l'Art, ma dernière idole,Eponge pourrie (1)
Le Beau ne m'émeut plus d'un malade transport,
Maintenant c'est fini, car avec l'Art s'envole
Cette extase où parfois le noir Dégoût s'endort.Trente siècles d'ennui pèsent sur mon épaule
Et concentrent en moi leur rage, leur remord,
Mes mains ont désappris le travail qui console,
Pas un jour où, tremblant, je ne songe à la mort.Et je vais enviant l'lnstinct des multitudes,
Je me traîne énervé d'immenses lassitudes,
Altéré de néant et n'espérant plus rien.Pourtant tu bats toujours, cœur que le Spleen dévore!
Si tu pouvais, du moins, en retrouver encore
De ces larmes d'enfant qui me font tant de bien!Jules Laforgue
Nota: Voir
poème suivant ainsi que Citerne Tarie